Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Mardi (06/05/03)
En direct
--> A posteriori

Attention. Ce que je vais faire ne sert à rien. J’ai toujours reproché aux journalistes qui baragouinent sur les parties parisiennes de toujours le faire à posteriori. Avec juste un gueule de bois carabinée comme souvenir. C’est pour ça que je vais m’y atteler en direct. Du moins que je vais essayer, vu que ce n’est pas si aisé que je le pensais d’écrire avec mon roller qui bave sur ces putains de serviettes en papier qu’ils donnent avec les cocktails.

Je suis en direct. J’aurais pu faire ça demain, mais c’est comme un trip au LSD, quand t’es plus dedans, c’est plus pareil. Demain, je pourrais juste dire que Machin ou Truc étaient là, que la musique était bien, et que les conversations tournaient autour de l’abandon d’Yves Saint Laurent. Je suis en direct. Que tous les reporters de guerre aillent se faire foutre. Ils vont voir comment c’est mais ne prennent pas les armes. Moi je suis à cette fête, et je fais la fête. Je ne regarde pas de la chambre du Novotel avec des jumelles infra-rouges les clubbers morbides s’agiter en vert brillant sur fond noir. Je suis en direct. Machin et Truc sont là. Je n’ai pas encore la gueule de bois parce que mon cerveau surnage dans une bouillie de caille-piranhas, de bière, et d’un tas d’autres trucs en poudre. J’ai l’hypophyse gonflée de Tang Super Deluxe à 75 euros le toujours trop petit paquet. La musique est bonne, comme dit la chanson. Mais les chansons disent pleins de choses que je ne perçois pas toujours très bien parce que la musique est forte, surtout. Mon cerveau va me couler par les oreilles, je vais m’oublier sur mes épaules que j’ai mis tellement longtemps à rendre nues de toute trace de pellicules. A vrai dire, je ne sais plus tellement où je suis. Nous sommes le 13 janvier 2001 (ou 124 PS 11, 124ème jour Post September 11st). Je ne perçois de mon passé proche que quelques vapeurs vagues d’autres soirées, d’autres Machin et Trucs, d’autres conversations concernant Yves Saint Laurent. Quant à mon avenir, je ne l’entrevois que comme un succession de contractions de mon estomac et de brûlures acides le long de mon œsophage destinées à catapulter hors de moi la bouillie dans laquelle surnage mon cerveau en direction du réseau d’évacuation des eaux usées. Peut être que ce qui reste de ma personnalité, tout ce qui ne s’est pas aggloméré sur mes épaules par mon canal auditif va finir la soirée dans les chiottes avec mon estomac et mon intestin grêle, et partir dans la Seine. Je suis sûr que depuis dix ans mon acide gastrique me dévore de l’intérieur. Je me digère moi même, comme une larve qui bouffe son cocon. Sauf que là, rien n’en ressortira, en tout cas pas un papillon. Je suis en direct…

 

« Le meilleur ami d’un jeune homme, c’est sa mère. »

Norman Bates.

 

Putain il est où mon meilleur ami ? Elle est où ma mère maintenant que j’ai besoin d’elle ? Ca tourne. Mais si je crie moteur, je crois que je m’écroule au milieu de la piste. La Visa Premier a remplacé l’enfer. Payé n’a plus du tout le même sens depuis que mon plafond de crédit est une puissance du SMIC. Un SMIC au carré ou au cube ou pire, vu que je sais pas à combien est le SMIC. Je ne paierai pas tout ça après ma mort, je paierais à la fin du mois. Je n’irais pas en enfer, j’irais au Gymnase Club. Je suis en direct. Une fille pas loin a reçu un télémessage sur son portable pour lui annoncer que c’était Jenny qui avait gagné à Star Academy. Je suis bien content. Je me sens proche d’elle. Moi je fais du « real writing », comme elle fait de la « real television ». Je suis en direct. Vous n’aurez droit qu’à un montage dûment vérifié par les autorités éditoriales. Vous lirez que je me gratte le cul, pas mes citations de Nietzsche.

Vive la réalité. Mon roller bave, j’ai plus de serviettes pour écrire. Si j’en veux une autre, il va falloir que je commande un autre cocktail. Si je commande un autre cocktail, je serais obligé de le boire. Si je bois un autre cocktail, je ne reviendrais jamais de l’autre côté du miroir.

Tout le monde se fout que je sois en direct. Mais je suis en direct.

 

Ecrit par Shell, a 15:21 dans la rubrique "Nuit".
Lire l'article ! (suite de l'article + 0 commentaires)
Mercredi (07/05/03)
Goût banane

Paris, le 24 Septembre
Suite à l’avant-première d’un film, je me suis retrouvé je ne sais comment dans un restaurant à la même table que Miss Réac. Miss Réac est comédienne. Avec son nom à consonance hémophilique, c’est une parfaite pétasse de droite. L’avantage, c’est que ça me change des pétasses de gauche que je côtoie le reste du temps. Elle a un avis sur tout, et ses opinions sont à peu près aussi intéressantes que celles d’une escalope de dinde (sans la garniture). Elle est tellement énervante, qu’un jour quelqu’un lui a dit : « Tu sais, j’avais un chien comme toi. Hé ben je l’ai fait piquer… ». Elle l’a mal pris. Evidemment.

Ecrit par Shell, a 17:21 dans la rubrique "Nuit".
Lire l'article ! (suite de l'article + 0 commentaires)
Vendredi (09/05/03)
Port industriel

Bord de Mer, le 30 Septembre
Je suis dans une ville de bord de mer, paumé à faire partie du jury d’un festival de cinéma. Les gens qui organisent ça sont « jeunes, dynamiques et cinéphiles ». Je suis « jeune, alcoolique et spasmophile ». Autant dire qu’ils ne deviennent pas tout de suite mes meilleurs amis.

Ecrit par Shell, a 15:21 dans la rubrique "Nuit".
Lire l'article ! (suite de l'article + 0 commentaires)
Samedi (10/05/03)
Ce qui fait sourire les jeunes filles...

Paris, le 1er Octobre
J’ai passé la soirée avec le Duke. Le Duke est toujours habillé comme un prince, c’est pour ça que je l’appelle comme ça. Enfin si l’on compare à moi, il est habillé comme un prince. En fait il est plutôt habillé comme un étudiant en Lettres mais il a la même gueule d’ange énervante que Benjamin Biolay et son père est dans le Who’s Who. Le Duke c’est aussi le nom d’un personnage de New York 1997, et ça, ça en jette.

Ecrit par Shell, a 17:54 dans la rubrique "Nuit".
Lire l'article ! (suite de l'article + 6 commentaires)
Dimanche (11/05/03)
Des visages...

Paris, le 4 Octobre
Le même bar que quelques jours auparavant, le même Duke que depuis toujours, des gens différents mais avec les mêmes têtes que ceux d’avant. Ou peut être sont-ce les mêmes personnes. Il existe un trouble de l’identification que l’on appelle le délire d’intermétamorphose. Le délire d'intermétamorphose décrit une situation au cours de laquelle l'apparence physique d'une personne est perçue comme celle d'une autre.

Ecrit par Shell, a 17:25 dans la rubrique "Nuit".
Lire l'article ! (suite de l'article + 0 commentaires)
Lundi (12/05/03)
Les photos jolies

Paris, le 14 Octobre
Je me rends à une avant-première sur les Champs Elysées avec PS. PS est une Fille. C’est une Fille puisqu’on ne dit plus une Femme depuis longtemps. On dit une Fille, parce que les Femmes, c’est comme les Dragons : ça fait tellement peur aux petits garçons qu’on est pas vraiment sûrs que ça existe.

Ecrit par Shell, a 16:20 dans la rubrique "Nuit".
Lire l'article ! (suite de l'article + 0 commentaires)
Vendredi (16/05/03)
Des hirondelles

Paris, le 9 Novembre
A la sortie d’un restaurant vers Oberkampf je croise Vincent et un de ses potes qui font le pied de grue avec leurs planches de skate devant cet endroit où je sais qu’ils ont leurs habitudes. Vincent fait semblant de ne pas me reconnaître et je me souviens de l’époque où avec des potes nous jetions de pierres sur son frère du côté Ménilmontant, quand il s’est mis en tête de révolutionner le hip-hop malgré le fait qu’il ait des employés de maison, cette époque où nous avions des mousquetons en guise de porte-clefs, des porte-clefs qui servaient plus à ouvrir des crânes que des portes.

Ecrit par Shell, a 11:31 dans la rubrique "Nuit".
Lire l'article ! (suite de l'article + 0 commentaires)