Paris, le 6 mai
Quelqu’un a dit un jour « mes nuits sont plus belles que vos jours » (Marco Prince/FFF, mais peut être l’a-t-il volé à quelqu’un d’autre). J’espère pour vous ne pas être en mesure de vous dire la même chose. Cela signifierait que vous avez une vie vraiment misérable.

Le 13 janvier 2001, j’ai commencé à tenir le journal de mes nuits (cf. le premier texte de ce blog dans la rubrique Nuit). Une nuit, comme les autres, complètement saoul, j’ai balancé mon petit carnet à la Seine. Il est tombé sur un bateau-mouche. A l’heure actuelle, un américain doit encore tenter de déchiffrer mon écriture dégueulasse à l’aide de son Harraps français/anglais en se demandant comment on peut coller autant de fois le mot minable dans une phrase. S’il n’est pas trop con, il l’a jeté dans l’eau avant le Pont Neuf et est passé à autre chose. C’est pour cette raison qu’entre le premier texte du 13 janvier 2001 et le suivant, il y a un décalage. Parce que le reste est soit au fond de l’eau, soit au Kentucky.

Souvent prises sur le vif et encore plus souvent sur un comptoir, les notes de ce journal intime maculé de tâches non identifiables sont dorénavant disponibles ici et donc plus du tout intime. Pourquoi ? Parce que je suis un exhibitionniste qui a du temps à perdre. Et aussi parce que si une nuit comme les autres je décide de pilonner des touristes à coups de carnet, je m’en mordrais moins les doigts quand j’aurais dessaoulé. J’ai décidé d’externaliser la production de mon journal intime, en vue d’externaliser, à terme, ma vie entière. Je vais sous-traiter ma gueule de bois, délocaliser mes descentes et conditionner mon misérabilisme en pack de 6 packagé à mort. Préparez vous à vous enfiler des canettes de gerbe et de name dropping en promotion. Essayez d’avaler de travers, vous verrez ça passera mieux.

Dans la rubrique Nuit, mes nuits. (Des mots sous pression)

Dans la rubrique Jour, mes jours. (Des mots sous Alka Seltzer)

Il y a parfois des grands trous et généralement je suis tombé dedans. Désolé, ma vie ne peut pas être tous les jours inintéressante.

Bonne lecture.